Débat d'orientation budgétaire : ne pas rajouter de l'austérité à l'austérité !



Déclaration d'Aurelien Boutet, conseiller municipal délégué à la démocratie citoyenne, pour le groupe "Vaux-le-Pénil Notre bien commun" en séance du Conseil Municipal du 4 février 2021.

La réforme gouvernementale sur la petite enfance que nous venons de dénoncer s’inscrit dans la même logique que les nombreuses réformes que subit notre pays depuis 30 ans. Elle consiste à réduire toujours plus les dépenses publiques au nom de théories économiques mises en œuvre de manière aveugle et idéologique qui consistent à dire que seul le marché peut répondre aux besoins de la population et que la dépense publique serait une « charge ».

Nous le disons haut et fort, la dépense publique qu’elle soit nationale ou locale, n’est pas une charge, elle est une richesse. Une richesse produite par le travail des agents et nous en mesurons aujourd’hui sa valeur.

Les services publics constituent un amortisseur indispensable à la crise sociale et économique que traverse notre pays. Ils constituent un élément majeur de la solidarité nationale et de réduction des inégalités, que la crise sanitaire vient encore aggraver. Cette crise sanitaire nous démontre d’ailleurs combien il en coûte d’avoir envisagé la santé publique comme une « charge » durant toutes ces années.
 
Malheureusement malgré les mesures gouvernementales pour faire face à la conjoncture, rien n’indique à ce jour qu’un changement d’orientation économique soit à l’ordre du jour. Cette politique Vaux-le-Pénil la subit, comme l’ensemble des collectivités. Elle se manifeste par la baisse des aides de l’Etat et notamment de la Dotation Globale de Fonctionnement qui est désormais égale à zéro.

Dans ce contexte nous défendons une politique communale qui consiste à ne pas rajouter de l’austérité à l’austérité, cela signifie :

  • Le maintien d’un niveau de service public de qualité afin de répondre aux besoins des habitants, et donc maintien des personnels en place, effort de formation, amélioration des conditions de travail des agents
  • Le non recours aux externalisations qui riment le plus souvent avec une hausse des coûts et une baisse de la qualité du service
  • La maîtrise des dépenses d’investissement et la définition de chantiers prioritaires à mener durant ce mandat, avec pour objectif la baisse des dépenses énergétiques et la mesure de leur impact écologique.

Malheureusement les orientations présentées ici ne vont pas suffisamment dans ce sens :
Il est bien évident que nous ne pouvons pas nous opposer à un désendettement progressif de la commune. Cependant, celui-ci ne doit pas se faire à n’importe quel prix et notamment pas au détriment des services à qui on demande toujours plus d’efforts.
 
Une contraction des dépenses de certains services conduira forcément à terme, à une dégradation des services rendus et donc à une baisse des produits de ces services (10% des recettes de fonctionnement = 2e poste après les impôts et taxes). Ajoutons que les subventions publiques sont de plus en plus conditionnées à la qualité des services rendus. Est-ce un bon calcul sur le long terme ?
 
Par ailleurs, si nous saluons une nouvelle fois la création du Centre Municipal de Santé (une réponse au désengagement de l’État dans ce domaine), celui-ci ne doit pas se faire au détriment des autres services ; nous pensons notamment à la culture, l’enfance jeunesse, et le service social qui dans le contexte actuel doit être renforcé.
 
Or si le budget prévisionnel de 2021 montre une augmentation des dépenses de personnel, le coût des personnels du Centre Médical de Santé induit en réalité une baisse des frais de personnel des autres services de plus de 100 000 €.
 
A l’inverse, l’augmentation des charges à caractère général laisse entendre que des moyens vont être développés dans d’autres services. Malheureusement nous manquons de visibilité sur les choix qui sont faits en termes de priorités politiques sur ces questions.
 
Nous serons également attentifs au maintien des subventions aux associations largement fragilisées dans le contexte actuel et dont le rôle est primordial notamment en terme d’éducation et de lien social.
Sur le plan des investissements, nous regrettons à ce jour ne pas avoir non plus de visibilité à long terme sur les engagements communaux et sur les priorités du mandat, lesquelles ne semblent pas s’appuyer sur une analyse globale des besoins.
 
Certains investissements nous questionnent fortement quant à leur utilité et leur impact écologique. C’est le cas notamment la requalification du parking de la Ferme des jeux pour 500 000 € qui va conduire à artificialiser les sols et qui semble surtout répondre aux désagréments exprimés par quelques riverains. Mais est-ce une priorité au regard d’autres chantiers ?
 
Enfin, comme nous l’avions exprimé durant la campagne électorale nous restons fermement opposés à l’investissement prévu en matière de vidéo surveillance, ce type de dispositif n’ayant pas démontré son efficacité au regard du coût que cela implique.
 
Face à ces constats, nous réitérons notre proposition de lancer un grand débat public permettant de faire un état des lieux des finances communales, des contraintes et des leviers qui s’offrent à nous, des besoins des habitants et des orientations à définir pour les 5 années à venir. Voici un sujet qui mérite vraiment d’impliquer la population, comme nous nous y sommes engagés en matière de démocratie participative.

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