La parole au collectif : Sélim Chika

Un nouvel électoralisme ?

Fut un temps ou les ragots se colportaient le Dimanche matin à l’église, dans le troquet du coin, sur la place du marché ou au travail. Dans ce passé, pas si lointain, les habitants travaillaient encore à proximité de leur domicile, ils étaient acteur de la vie locale.

Aujourd’hui la grande majorité des habitants ne travaille plus sur place, les communes sont devenues des dortoirs, ses habitants sont dorénavant des consommateurs des services locaux, ceci auprès des associations, ou des services publics proposés par les collectivités locales.

Certains habitants, d’autant plus en cette période de crise sanitaire, s’impliquent dans la vie communale au travers d’un usage des groupes Facebook locaux.

A Vaux Le Pénil ils sont au nombre de 5, certains sont neutres, d’autres orientés. Chacun y va de son commentaire, de sa remarque, de son analyse, cela fait vivre le débat et je ne peux que m’en féliciter.
Je fus moi-même très actif sur ce réseau avec pour optique de contribuer à ma modeste mesure à l’éveil des consciences de mes concitoyens en tentant, parfois maladroitement, de contribuer au
débat public.

Cet usage a aussi ses travers, je m’y suis perdu en relayant une information non confirmée (sur la disparation de Thierry que j’ai qualifié de décès). Un autre de ses travers est de gouverner en s’appuyant sur ces groupes, et ses contenus.

Nous avons tous conscience que les décideurs politique nationaux s’appuient sur des instituts de sondage pour orienter leur décision : il s’agit de ne pas ce mettre à dos sa base électorale mais surtout et essentiellement de rassembler les indécis en ne prenant aucunes décision clivante. Ainsi sont prises des décisions, sans aucun courage politique, afin de satisfaire la plèbe et conforter les sondages et l’opinion public ceci avec l’objectif de se positionner de la meilleure des manières
possibles pour les futures échéances électorales.

A Vaux Le Pénil, nul sondage, nul scrutateur de l’opinion public. Ainsi, dans un contexte de démocratie représentative, les élus ne se laisse comme unique possibilité de décortiquer les réseaux sociaux afin de connaitre le ressenti de leurs administrés.

Ce faisant nous avons des élus de tous bords, qui passent beaucoup de temps sur les réseaux, à échanger et débattre ; d’autres à faire des copies d’écran de propos de leurs opposants, s’invective, sonde l’opinion des habitants ou plus rarement, sous la forme de corbeau moderne prennent de faux comptes afin de discréditer leurs opposants en publiant des informations confidentielles. Ceci nous amène à assister à des épisodes ubuesques en Conseil Municipal ou en réunion de majorité, ou à la manière d’une réunion de concierge, sont relayés les propos sur Facebook des uns et des autres, copie d’écran à l’appui.

Comment sommes-nous tombés si bas ?

Facebook est-il devenu le lieu d’échange de la démocratie communale aujourd’hui ? Oui, à en croire M. le Maire et son équipe, qui afin de pallier à leur décision de suppression de son comité citoyen sur l’avenir de la Plaine des jeux, à décider de faire de la démocratie participative
sur le réseau de Mark Zuckerberg.

La démocratie participative doit permettre à chaque habitant d’être acteur de la vie locale, grâce aux débats, aux informations fournis par les animateurs des débats, chacun pourra en toute connaissance de cause participer aux décisions.

L'exemple récent le plus probant est la convention citoyenne pour le climat, lorsque 150 Français tirés au sort, furent formés par des experts et scientifique pendant plusieurs semaines afin de fournir 149 propositions. Propositions qui seront, bientôt, reprises puis dénaturés par le président Macron...

Cette démocratie directe à laquelle j’aspire de tous mes vœux, doit nécessairement être accompagner de réunions d’informations, de transmissions de savoir, qui doivent nombreuses. Elle doit être mis en œuvre de façon transversale pour chaque projets impactant de la commune.

Damien Carème, ancien Maire de Grande Scynthe et précurseur en France de ce type de la démocratie participative, confiait avoir mis en œuvre plusieurs dizaines réunions d’informations sur divers sujets pendant son dernier mandat.

Cela est fastidieux et demande du courage, cette démarche transversale est chronophage et doit nécessairement impliquer les habitants dans les processus de décisions. Elle ne peut qu’être salvatrice pour plusieurs raisons :

  • Le désamour des Français avec leur élus, quels qu’ils soient devient de plus en plus criant.
  • Les taux d’abstention ne font que progresser (63,8 % aux dernières municipales).
  • La dépolitisation de nos concitoyens.
  • La confiscation de la démocratie mis en œuvre avec les différentes strates (Conseil communautaire, département, région, Union Européenne, OMC)
Ce faisant il est plus qu’impératif que nous mettions en œuvre, dès à présent, les moyens nécessaire pour transformer radicalement les modes de décisions et méthodes de nos dirigeants afin d’en finir avec l’électoralisme que nous subissions.

Selim Chika

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