Qui étaient Beuve et Gantier à qui les élus ont rendu hommage ?
L’hommage a débuté à 18 heures, le vendredi 22 avril, à quelques pas de la mairie de Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), devant la stèle érigée en mémoire des Résistants Beuve et Gantier. Pour l’occasion, une trentaine de personnes comptant de nombreux édiles, d’anciens combattants et des enfants représentant la nouvelle génération de Pénivauxois, se sont rassemblés au son du Chant des Partisans.
Gerbes et discours
Un émouvant discours écrit collectivement par les membres de la Fondation pour la mémoire de la déportation a été lu par l’une de ses représentantes, Chantal Baudet. Avec des mots forts, elle a rappelé qu’il était indispensable ne pas oublier ces « événements que l’humanité a condamnés et que nul ne souhaite se voir reproduire ».
Selon elle, « le système concentrationnaire fut l’instrument de la destruction d’une grande partie des populations juives et tsiganes d’Europe. Il fut aussi le lieu de détention et de martyre de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, déportés pour leur résistance à l’occupant, pour des raisons politiques, du fait de leurs origines, de leur religion, voire de leur orientation sexuelle, ou dans le cadre de rafles de représailles ».
Des gerbes ont été déposées, une minute de silence observée. Puis, la Marseillaise reprise par tous, a résonné sur la place, suivie du Chant des marais, dont les paroles ont à l’origine été écrites dans un camp. Pendant la trentaine de minutes qu’a duré la cérémonie, tous ont fait vivre cette mémoire.
Martyrs de la Résistance
Encore aujourd’hui, de nombreux Pénivauxois ne savent pas que l’école élémentaire Beuve-et-Gantier, qui accueille un peu plus de 200 élèves, porte un nom unique, puisqu’issu des patronymes de deux Résistants communistes : Roger Beuve, né en 1914, et Lucien Gantier, né en 1922.
Julien Guérin, conseiller municipal et professeur d’histoire, part sur leurs traces : « Ce sont deux jeunes ouvriers agricoles pénivauxois. Nous avons peu d’informations les concernant à titre personnel, mais on sait qu’il y a des tracts qui ont été retrouvés rue des Bordes, en avril 1942, il y a pratiquement 80 ans. »
Ces tracts considérés comme illicites à l’époque, se dressaient contre la propagande gouvernementale du régime de Vichy en incitant les Français à ne pas partir travailler en Allemagne.
Suite à cette découverte, les deux Résistants martyrs ont été dénoncés de façon anonyme, pratique courante à l’époque, selon le procès-verbal de gendarmerie retrouvé et étudié par Julien Guérin.
« Ils ont tous deux été arrêtés, en même temps que d’autres Résistants appréhendés à Dammarie-lès-Lys, précise celui-ci. Tous ont été incarcérés à la prison de Melun quelques jours, puis ont été transférés en Allemagne. Ils étaient ‘N N’ pour Nacht und Nebel, nuit et brouillard », un sceau qui laisse peu de doute sur leur funeste sort. « Ils ont été emprisonnés à Breslau, aujourd’hui Wroclaw, puis décapités à la hache en 1944 », termine l’historien.
Reste le souvenir de leur lutte ainsi que leurs noms, qui perdurent depuis l’édification de l’école primaire de Vaux-le-Pénil, en 1965.
Article paru dans la République de Seine-et-Marne le 6 mai 2022
Commentaires
Enregistrer un commentaire